Saga familiale et succès mondial

Basée discrètement à Baume-­les-Dames, l’entreprise Faivre est devenue un des leaders mondiaux en matériel de pisciculture et traitement des eaux. Que de chemin parcouru depuis 1958 quand l’ancien minotier Claude Faivre avait décidé de se reconvertir.

Un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros, des ex­portations dans quelques 50 pays, en Afrique, en Asie, sur le continent américain. L’aventure économique de la société Faivre, qui s’apprête à fêter son 60e anni­versaire, est tout simplement in­croyable.
Tout a commencé en 1958 au moulin Brulé à une dizaine de mi­nutes de Baume-les-Dames. Claude Faivre est minotier. Mais face à la concurrence des Grands Moulins de Paris et de Dijon, l’homme décide d’arrêter, et de se lancer dans la pisciculture.
Une chose est sûre : Claude Fai­vre n’a pas la vocation. Très vite, des tâches l’insupportent comme trier et compter les poissons. « Mon père avait un CAP d’ajus­teur et il était très manuel », se sou­vient aujourd’hui son fils Jean-­Louis devenu cogérant de l’entreprise familiale. « Il a alors créé son premier trieur à poissons automatique. » L’invention n’a l’air de rien mais elle va révolutionner la pisciculture. « Ce trieur était le pre­mier à ne pas abîmer le poisson. »

Ne pas abîmer les poissons

Le fondateur de l’entreprise Fai­vre pense directement à commer­cialiser son trieur. « Finalement, mon père n’aimait pas la piscicultu­re. Il préférait la mécanique. »
Un tel génie ne pouvait pas rester méconnu. « Mon père a tout de suite eu la vocation d’exporter… Il sera reconnu pour cela. En 1985, François Mitterrand lui remet l’or­dre national du mérite.
En 1998, Claude arrête. L’affaire reste dans la famille. « Nous som­mes six frères et sœurs. Les six sont associés et cinq travaillent dans l’entreprise », annonce fièrement Jean-Louis Faivre qui partage la gé­rance avec son frère Frédéric. « Nous détenons 100 % du capital, avons 42 salariés. » Et l’ambition est toujours de mise avec Patrice Loncke, un ingénieur, un bureau d’études de cinq person­nes, bientôt six … « Nous avons sui­vi la voie de notre père qui nous a quittés en 2011. Jusqu’au bout, il a été ici, derrière sa table à dessins. »
Aujourd’hui, l’entreprise Faivre se distingue en proposant des solu­tions complètes pour l’aquaculture et le traitement des eaux.

Eric DAVIATTE – Est Républicain